" Élections Piège à cons "

" Élections Piège à cons " 

Cet aphorisme est le titre d’un article d’inspiration libertaire de Jean-Paul SARTRE paru dans « LES TEMPS MODERNES » en janvier 1973. Il résume aujourd’hui ce que pense une grande partie de ceux qui se livre à une activité (si l’on peut dire) en pleine expansion qui se nomme ABSTENTION.

Tenez, prenons n’importe quelle élection concernant des français en âge de voter, il va y avoir autour de 30 à 50% d’abstentions pour diverses et nombreuses raisons plus ou moins convaincantes comme en témoignent les « micro-trottoirs » chers aux journalistes de télévision telles « j’ai mieux à faire que de perdre mon temps », ou bien « tous les mêmes » ou « tous pourris » ou encore « y pensent qu’à s’engraisser sur notre dos » j’en passe et des encore pire. Il ne faut pas oublier qu’à partir du XXème siècle, le vote devint un synonyme de démocratie (démos = peuple) alors qu’auparavant il désignait un régime aristocratique ou oligarchique.

Alors que faire pour remédier à cette pitoyable situation ?

Les solutions, ou plutôt les tentatives de solutions existent. Essayons d’en dresser une liste non exhaustive.

Comme en Belgique et d’autres pays. le vote obligatoire. Après tout c’est trop facile de râler si l’on ne participe pas. En Belgique, donc, un électeur qui ne se rend pas aux urnes peut se voir infliger une amende de 40 à 80 euros et jusqu’à 200 en cas de récidive et si l’électeur ne se présente pas à quatre reprises dans un délai de 15 années, il sera rayé des listes électorales pendant 10 ans, pas mal n’est-ce-pas ?

Parmi une bonne partie des abstentionnistes mais également nombre d’électeurs qui se présentent aux urnes, figurent des femmes et des hommes qui ne savent pas vraiment pourquoi ils votent.
Soit parce qu’ils ont une méconnaissance totale ou partielle des institutions de la République, soit parce qu’il choisisse un candidat qui leur plait pour des raisons qui n’ont guère de rapport avec ses idées où les conséquences que pourraient avoir son élection (rappelez-vous DE GAULLE, par exemple, il avait été élu grâce à une majorité de femmes. Et lorsque les Instituts de Sondage avaient voulu connaître le pourquoi de la chose, ils avaient eu droit à « tout de même, quel orateur, quelle allure, quelle prestance à la télévision, ça va nous changer des précédents »,ce qui n’est pas faux mais peut-être insuffisant pour diriger un pays.

Une dernière, rappelez vous les « gilets jaunes », leur principal slogan était « Macron démission » ce qui pose tout de même un certain nombre de problèmes institutionnels (mais tous ne connaissaient pas le sens du mot) et quand on les interrogeait à la télévision, l’un, si je m’en souviens bien, proposait de remplace le Chef de l’Etat par l’ancien Chef D’Etat Major des Armées (limogé par le Président) et un autre de supprimer Chambre et Sénat (il savait déjà que ça existait) et de les remplacer par une Assemblée Populaire.Et je ne m’étends pas sur le R.I.C qui pouvait, à leurs yeux, résoudre touts les problèmes.
En réalité, quelle est la proportion d’électeurs qui votent vraiment en CONNAISSANCE DE CAUSE. Je n’ai trouvé aucune étude sur le sujet mais je présume que 30% ne serait pas loin de la vérité.

Et enfin, n’oublions pas l’influence des réseaux sociaux avec leur cohorte d’imbécilités et de « fake news ». Mais qu’attendent donc les Etats pour demander la suppression pure et simple de ce twitter, qui plus est anonyme, mais qui influence des millions de benêts avec des nouvelles souvent catastrophiques mais encore plus souvent totalement fausses.

Suggestion : revoir complètement le rôle de l’Ecole de la République dans ce que nous appelions de mon temps l’Instruction Civique, de façon à ce que les programmes soient revus à la hausse pendant le cursus scolaire qui mène de l’école primaire à la terminale.

Autre suggestion : que tout électeur potentiel reçoive chez lui un petit opuscule ,dans un langage simple et compréhensible par tous sur les Institutions essentielles de la République et de l’Economie basique.

Dernière suggestion : que la télévision inclut dans ses programmes quelques minutes de vulgarisation institutionnelle et économique quotidiennement ou hebdomadairement aux heures de grande écoute (on pourrait d’ailleurs envisager le même processus pour l’initiation aux premiers secours).
C’est tout mais c’est déjà ça.

Alain HEILLES