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parti socialiste bastides
20 janvier 2022

Le nucléaire est incontournable.

Une vision réaliste sur le problème de la gestion de l'énergie 

 

nucléaire

  

J'ai rédigé cet article il y a 10 ans à l’occasion de la campagne des législatives.

Je n'ai pratiquement rien à changer. Je vais simplement réactualiser quelques chiffres et vous informer des avancées technologiques prometteuses et donc principalement CONFIRMER.

 

Que Le recours à l’énergie nucléaire est INCONTOURNABLE. Alors qu'enfin la plupart des partis face à cette réalité introduisent dans leur programme le recours à l'énergie nucléaire. Je conjure le parti socialiste de ne pas faire la politique de l'autruche et d'en faire autant.

  

Bien sûr qu’il faudra tenir compte des grands enjeux écologiques qui ne manqueront de se poser et en particulier celui du réchauffement climatique.

Bien sûr qu’il faudra construire toute une politique de l’approvisionnement en énergie et notamment en énergie électrique en tenant compte des contraintes environnementales.

François Hollande aura besoin pour cela de tout le soutien et notamment celui des députés socialistes, car malgré tout le respect que je peux avoir pour Europe Ecologie Les Verts, je ne crois pas qu’ils ont vraiment pris la véritable dimension du problème qui se pose à nous.

Arrêter le nucléaire brutalement aurait des conséquences économiques et écologiques bien plus  insupportables que ce «mal» nécessaire et incontournable mais transitoire : Pourquoi ?

 

Je donne mon avis sur le projet de François Hollande à la demande de la candidate aux législatives non pas en tant que secrétaire de section, mais parce j’ai dirigé plus de dix ans une des plus importantes directions nationales de France Télécom, celle de l’Environnement Technique (L’Énergie), et j’ai piloté à ce titre le plan de secours « Énergie » en parallèle avec celui d’EDF pendant les tempêtes de 1999/2000.

 

Voici mon  témoignage.

 

Une première considération qui semble bien mal connue est la différence entre Énergie totale consommée, Énergie Nucléaire et Énergie électrique.

 

L’Énergie électrique n’est pas une Énergie « primaire » elle provient pour 74% de l’énergie nucléaire. Le reste : 12%  de l’Hydraulique, 11% du thermique c'est-à-dire du pétrole, du gaz ou du charbon, et 2% seulement de l’éolien et 1% (encore moins) du solaire

 

10 ans après les chiffres ont à peine évolué en  2020, malgré une consommation réduite due au covid19 de 460TWh.

L’Énergie électrique provenait pour 67.1% de l’énergie nucléaire.

13% de l’Hydraulique, 7.5% du Thermique.

7.9% de l’éolien. On peut noter le petit effort, mais aussi les problèmes qu’il pose.

2.5% du solaire. Bien loin des espérances.

1.9% de la biomasse.     

 

Mais ce n’est pas tout car cette Énergie électrique Ne représente que 22% de la consommation de l’Énergie Totale.

Le reste : 48% pour le pétrole, 20% pour le gaz, 4% pour le charbon, 6% pour les énergies renouvelables et les déchets. Essentiellement utilisée pour les transports, l’industrie et se chauffer.

 

10 ans après une légère augmentation car l’Énergie électrique représente 25% de la consommation de L’Énergie totale

44% pour le pétrole, 21.5% pour le gaz, 1.9% pour le charbon.

Cela étant, avec le développement des véhicules électriques le besoin en Énergie électrique va irrémédiablement s’accroitre.    

 

Ces chiffres parlent d’eux-mêmes et permettent de construire une politique lucide, soucieuse de préserver l’avenir et de faire de la France la nation de l’excellence environnementale MAIS REALISTE en tenant compte des réels besoins en Énergie

Réduire de 74% à 50% la part d’électricité provenant du nucléaire d’ici 2025 sera déjà un challenge extrêmement difficile avec un plan d’accompagnement rigoureux et volontariste, mais le seul possible sans une augmentation insupportable des prix.

 

En fait je n’’y croyais déjà pas ! et je n’avais pas tort… 

 

L’énergie nucléaire

 

Les 22% d’énergie électrique  représentent  550 TWh  (chiffres 2010 : en termes de production et non de puissances installées) dont 74% sont d’origine nucléaire.  

Compter sur les énergies alternatives pour remplacer le nucléaire n’est mathématiquement pas possible, notamment sans vouloir faire appel au thermique générateur de CO² qui  n’est pas  vraiment à la fête avec le réchauffement climatique et dont le prix ne cessera d’augmenter avec l’épuisement des ressources.

 

Eh oui, je l’avais pourtant bien dit et démontré !!

 

Les autres  alternatives

 

La première source d’économie serait de diminuer la consommation d’électricité, et c’est possible en adoptant des attitudes civiques, en isolant nos logements, en utilisant  des produits basse consommation,  en utilisant des dispositifs économiseurs…et en effet il faudra mener cette politique et cela fait bien parti des projets de François Hollande

 

Mais  il y a aussi des facteurs qui favorisent  l’augmentation de la consommation comme  la voiture électrique et tous les « objets » High Tech, la robotique…qui utilisent des batteries qu’il faut recharger et  qui consomment  de l’électricité limitant ainsi nos possibilités d’économies.

Donc pas trop d’illusion de ce coté, certes il y a des possibilités mais il faudra continuer à faire face à une demande importante d’électricité. 

 

Il y a 40 millions de véhicules en circulation. La volonté est qu’il n’y ait plus de véhicules thermiques en 2040 à remplacer par des véhicules électriques qu’il faudra recharger.

En moyenne un véhicule consomme 1.2MWh par an.   

40 millions * 1.2 MWh  = 48 TWh   48 TWh  (Térawatt heure 1012) pour recharger les véhicules électriques.

48 TWh soit plus de 6 tranches Nucléaires !

 

Et je ne parle que des véhicules «légers»….

 

Et que l’on me vienne pas me parler de l’hydrogène…Je rappelle que l’hydrogène n’existe pas à l’état naturel sur Terre.

2 façons pour produire de l’hydrogène.

1- chimiquement, et on retrouve le problème du CO²

2- par électrolyse et il faut quoi ? : de l’électricité beaucoup d’électricité. (j’y reviendrai dans un prochain article)         

 

Autre possibilité : développer les énergies alternatives.

Globalement  et  pour l’instant, elles sont  bien insuffisantes pour prendre la relève


L’éolien est rejeté par les Verts car les mats  gâchent les paysages, mais aussi cette énergie est à la merci du vent donc  aléatoire. Malgré un parc en  développement on arrive laborieusement à  2%. Elles permettront tout ou plus de donner un coup de pouce. On ne peut pas compter sur les éoliennes au moment de la pointe de consommation.

 

7.9% 10 ans après. De nombreux rejets. Pas certain, que le bilan sur le plan écologique, soit  favorable. 

 

Le solaire photovoltaïque,  en théorie chaque m² reçoit suffisamment d’énergie (l’équivalent de 200kg de charbon par an) pour prendre le relais du nucléaire mais c’est une énergie très diffuse et  le rendement des cellules  photovoltaïques (en croissance) reste très bas. Pour l’instant les panneaux sont d’origine chinoise. Nous avons pris un retard regrettable  et pourtant évitable sur cette technologie et notamment sur l’industrialisation. Il y aussi cet  inconvénient majeur, il faut non pas du soleil mais de la lumière, or la nuit, un ciel nuageux, contrarie  la production.

Inconvénient Majeur : les heures de production ne correspondent pas  aux heures de consommation maximale et il faut stocker l’énergie pour la distribuer quand on en a besoin.

D’où les actions d’accompagnement nécessaires suivantes :

Intensifier la recherche et déposer les brevets sur le rendement des cellules photovoltaïques.

Développer une filière photovoltaïque absolument monumentale, technologique, industrielle, commerciale Française, voire Européenne.

Il faudra en parallèle faire des recherches et continuer à progresser sur les batteries  ou sur des systèmes de restitution de l’énergie en « heures sombres » il n’y a pas que les batteries mais tout dispositif capable  d’accumuler de  l’énergie potentielle, notamment les matériaux à changement de phase.

Mais aussi de poursuivre le développement de  toutes les formes d’énergies alternatives prometteuses possibles, notamment les centrales thermiques solaires, l’éolien, marée-motrice…

Nous avons là une formidable filière de création d’emplois

 

10 ans après SEULEMENT  2.5%

TRES Nettement insuffisant, les efforts sont à poursuivre. Il y a pourtant de quoi faire…  Cependant comme je l’avais prévu la production restera toujours bien insuffisante au regard des besoins.

 

Conserver  une filière nucléaire

 

Nous l’avons vu, il faut aussi garder une filière nucléaire forte car les énergies alternatives seront insuffisantes et  d’autre part l’industrie aura toujours besoin d’une puissante source d’énergie électrique et il serait dommage de se priver d’un fleuron de l’industrie française dont nous sommes le leader mondial. Notamment dans un  contexte où notre déséquilibre commercial est au plus mal.

 

10 ANS après j’espère pouvoir confirmer ce que j’ai écrit, à savoir : Sommes-nous toujours le leader mondial ?

Quel gâchis ! Avons-nous gardé notre savoir, notre savoir faire ?

Les compétences du CEA sont remarquables…Rien n’est perdu

Notamment pour construire des centrales de 4éme génération.

 

A moyen terme

 

La poursuite évidemment de l’excellence en matière de sécurisation et d’efficience.

Donc démanteler les plus anciennes centrales qui pourraient ne  plus répondre aux normes de sécurité maximum et qui sont les moins efficientes.

En profiter pour se constituer des normes d’excellence  en matière de démantèlement.

Au  contraire profiter  des centrales modernes, plus sûres, plus efficientes, qui produisent moins de déchets et qui utilisent du combustible recyclé nous rendant indépendant de notre approvisionnement en uranium.

Donc conserver l’EPR de Flamanville à condition bien sûr que toutes les conditions de sécurité soient respectées. (4MdE déjà investis sur 6Md€).

 

Conserver une filière de retraitement des déchets, ce qui va de pair avec la poursuite de l’EPR mais aussi avec la production du MOX (mélange d’oxydes d’uranium et de plutonium ) pour les centrales modernes  Mais aussi  pour diminuer la radioactivité et la durée de vie des déchets finaux et les réduire,  ce qui est très important pour leur stockage définitif.

 

Je voulais parler du projet ASTRID et des centrales de 4ème génération au sodium liquide, malheureusement « suspendu » mais qu’il conviendrait surement de reprendre.

 

Par contre il sera important d’apporter sur le traitement des déchets plus de transparence. Certaines filières de stockage russes paraissent très confuses !

 

A plus  long terme

 

Nous avons la meilleure filière atomique au monde, justement basée sur une excellence de sureté de conception de nos centrales  et une sécurisation maximum. Surtout conservons cette excellence et cette maitrise même si nos centrales sont plus chères…marquons notre différence  sur ce créneau. C’est un investissement pour l’avenir  et le rayonnement français  Sincèrement quand on observe la différence de  conception d’une centrale française, coréenne ou celle de Fukushima (sans circuit secondaire) bien que l’origine de l’accident n’en soit pas la cause,  je suis rassuré d’être en France. C’est un atout à conserver et à cultiver.

 

L’avenir

 

Garder toujours à l’esprit  que l’Energie Nucléaire de Fission est une énergie potentiellement dangereuse à produire  et qui fabrique des déchets, le zéro  risque n’existe pas. Il faut la considérer comme une énergie de transition obligatoire sans autre possibilité actuellement. Il convient donc de la  limiter en quantité et dans le temps  en l’encadrant  d’une sécurité et d’une efficience maximales.

Il faut donc dès maintenant penser à demain et rechercher l’énergie ou les énergies du futur, celles de 2050. Car n’ayons aucun doute, c’est l’énergie qui fait et qui fera tourner le monde et  nous ne pouvons pas accumuler des déchets radioactifs indéfiniment. Or  nous avons aussi la chance d’avoir sur notre territoire 2 projets  - Iter à Montpellier et Mégajoule à Bordeaux- qui permettront probablement de maitriser un jour la FUSION nucléaire (reproduction du soleil) énergie quasi illimitée et sans déchet…rêvons un peu et pensons à nos enfants… N’abandonnons pas la recherche.

 

Il y a 10 ans je ne voyais pas a construction de réacteur à fusion nucléaire avant 2050.

Il se trouve que dans ce domaine, la recherche et les progrès sont spectaculaires.

Récemment le MIT : Institut de recherche aux états unis, s’appuyant sur un électro-aimant à haute température est parvenu à produire un champ magnétique de 20 Teslas.

C’’est ce qui manquait aux chercheurs pour espérer confiner un plasma aux conditions de production de la fusion nucléaire.

 

Avec de telles avancées des  réacteurs à fusion nucléaire pourraient voir le jour  avant 2050 pourquoi pas  …2040…2035….

Ce serait une révolution technologique considérable…

Un bouleversement  social et humain absolument gigantesque dont on ne mesure pas aujourd’hui quelles seraient les conséquences.

 

Imaginez l’’Energie disponible quasiment à volonté, bon marché produite sans aucun déchet et sans danger !!

 

Et pourtant Cela va devenir Possible !!

 

Alain Bellevergue  

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Commentaires
P
Tout à fait d'accord avec Alain. Impossible de se passer de la fission nucléaire bien qu'elle produise des déchets radioactifs d'une durée de "vie" de 4 siècles minimum. La France maîtrise être technologie, mais quand on voit les déboires technico-financiers de l'EPR de Flamanville, on peut s'interroger sur notre position de "leader" en la matière. <br /> <br /> Le Solaire a été abandonné suite à la pression du lobby nucléaire et des pétroliers portés par EdF. Les centrales thermiques sur le modèle de Themis ont étéabandonnés.(https://www.ledepartement66.fr/dossier/themis-solaire-innovation/) <br /> <br /> Là aussi la France était "leader" en la matière. Il y a là peut-être quelques pistes à creuser.<br /> <br /> Il est certain que l'avenir se trouve dans la fusion nucléaire qui ne produit aucune radioactivité et aucun déchet. Iter situé à Cadarache dans les Bouches-du-Rhône en est le premier prototype qui a pour objectif de produire de l'énergie. il est le fruit d'une coopération internationale (28 pays).<br /> <br /> C'est un projet qui avance, le chantier titanesque à une trentaine de km d'Aix-en-Provence ne verra au mieux les premiers essais de production de plasma qu'à l'horizon 2025... et pour démarrer la fusion et alimenter au départ le tore du tokamak ITER il faudra énormément d'énergie. Elle proviendra vraisemblablement très majoritairement du nucléaire et pour partie de l'hydraulique. (https://www.iter.org/fr/org/iterinfrance)<br /> <br /> Actuellement les "tokamaks" en service (pour des essais et non pour produire de l'électricité) arrivent à maintenir le plasma en suspension dans le tore sur des durées beaucoup trop courtes. Les chinois ont réussi à maintenir un plasma en suspension dans le tore 17 mn - et c'est un exploit - atteignant 5 fois la température du soleil. Mais que 17 mn ! Il faut atteindre un fonctionnement continu. <br /> <br /> Alors le nucléaire a encore un bel avenir devant lui ! La France aurait tout intérêt pour des raisons économiques, stratégiques et d'indépendance à miser sur la recherche dans ce domaine pour conserver l'avance technologique que nous avions dans ce domaine.<br /> <br /> Au delà du trait d'humour illustrant la publication d'Alain, je pense que l'énergie hydraulique reste largement sous développée que se soient les centrales "au fil de l'eau" ou marémotrices. <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Pierre Soleilhavoup
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SECTION LALINDE-LE BUISSON
SECTION LALINDE-LE BUISSON
APPELÉE AUSSI SECTION
MICHEL ROCARD.

mr

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